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ataraxosphere
13 avril 2011

Faire sauter l'Education Nationale ? (2/4)

Cette formule résume certes les programmes de la droite et de la gauche en la matière (qui ont d'ailleurs hélas bien avancé leur funeste ouvrage en quelques décennies), mais elle se réfère en l'occurrence aux propositions présentées avec humour par un éminent centriste, auxquelles je voudrais réagir brièvement et provisoirement (puisque je ne suis pas encore en mesure de publier mes propres idées, n'ayant pas encore terminé mes lectures sur le sujet).

Dans le deuxième billet de sa série, L'Hérétique poursuit par des propositions plus cataclysmiques... voyons ce qu'il en est. (Je recommande également la lecture des commentaires, certains sont très intéressants.)

Si je souscris à l'approche elle-même, humaniste plutôt que bureaucratique, j'ai quelques réserves sur l'ensemble (parce que je ne connais pas tout le détail du fonctionnement des établissements, mais aussi sur le fond). 

Je passerai rapidement sur les marges de manoeuvre budgétaires offertes aux chefs d'établissement (pour des volants d'heures supplémentaires ou des projets particuliers) car j'y suis favorable, tant que cela reste marginal et encadré (c'est un complément pour des améliorations ponctuelles ou des expérimentations, pas le corps du fonctionnement courant). Je précise que je l'envisage comme un outil au service des missions de l'établissement et non comme une façon d'adapter ou compléter la rémunération des personnels (sur des critères de mérite ou autres), dont les modifications ne seraient qu'un "effet collatéral" et non un objectif en soi.

Il est clair qu'il faut revoir le système actuel de recrutement et d'affectation des enseignants, épouvantablement kafkaïen (bon, quasiment tout est kafkaïen dans l'EN, mais là on atteint tout de même des sommets). Pour autant, confier un tel pouvoir aux chefs d'établissement me paraît excessif, fût-ce sous le contrôle des Conseils d'Administration, lesquels ne me paraissent pas suffisamment puissants (ni d'ailleurs forcément appropriés vu leur composition...) pour prévenir d'inévitables effets indésirables que L'Hérétique souligne fort justement (constitution de chefferies, etc). S'il s'agit bien de co-décision, dans ce cas il faut le dire explicitement ; mais même ainsi je conserve des doutes, malgré l'incontestable intérêt de la collégialité que je défends tout comme L'Hérétique (marotte de démocrates, j'en reparlerai...). Sans entrer dans le détail (ce dont je serais d'ailleurs incapable en l'état), il me semble que l'approche doit être aussi participative que possible : une fois pris en compte les voeux des postulants, la décision doit être assise sur une interaction tripartite entre l'administration centrale, le chef d'établissement et l'équipe pédagogique en place (deux derniers types d'acteurs ne disposant pas de tous les critères idoines, d'où l'importance d'impliquer aussi la hiérarchie). Cela alourdirait sans doute un peu les procédures, mais il faut prendre en compte les choses dans leur globalité (en particulier si cela permet -enfin- de diminuer le turnover des personnels et d'améliorer les conditions de travail...). Je précise que si c'est certes destiné à faciliter les convergences et les synergies dans les équipes et les établissements, il ne s'agit pas en l'état de donner libre cours à des structures différenciées (avec des contenus et/ou des méthodes spécifiques en termes de pédagogie par exemple), je n'ai pas d'opinion tranchée à ce sujet mais si jamais on devait choisir de s'engager sur ce genre de voie, il faudrait que ce soit défini beaucoup plus rigoureusement et cela ne saurait advenir par le simple truchement du recrutement local. En attendant, j'en reviens à ma conception de l'autonomie relative esquissée dans le billet précédent : tout doit s'effectuer dans une interaction entre la hiérarchie nationale et les structures locales (aller et retours permanents dans le processus de décision), qui gardent ensuite une capacité relative d'agir dans des conditions définies (signalées et transparentes pour le suivi, en simple complément du socle commun, sauf cas particulier relevant d'autres situations).

Bon, il y aurait plein d'autres choses (provocantes ! hihi) à dire sur les aspects administratifs et financiers des établissements et de l'institution elle-même, mais puisque je ne suis qu'en phase de réaction, je m'en tiendrai à ce qu'a abordé notre ami L'Hérétique...

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