Les alliances pour les régionales seront programmatiques ou ne seront pas.
Beaucoup a été dit (voir par
exemple ici) suite à l'intervention de Marielle de Sarnez aux ateliers d'été
d'Espoir à Gauche organisés par Vincent Peillon (eurodéputé PS).
En tant que démocrate, il
est normal qu'elle ait répondu à cette invitation car nous devons parler à tous
les partis républicains. Mais cela ne signifie aucunement que le MoDem
s'inscrit dans dans ce "camp" (lui dont la création et l'existence même
reposent sur le refus de la bipolarisation et de cette hémiplégie délétère qui
gangrène le pays depuis si longtemps) et d'ailleurs elle n'aurait eu aucune légitimité
à prendre une telle décision.
Au-delà du contenu
(discutable sur certains aspects mais globalement intéressant) de ce discours, cet
événement a fourni de l'eau au moulin à inepties dont se régalent les médias
et, hélas, une grande partie de nos con-citoyen(ne)s, à savoir les postures,
rapports de force et autres politicailleries sans intérêt. Car cela n'a aucun
sens de parler d'alliances pour les élections régionales avant même d'avoir
parlé des projets en présence et des propositions concrètes que porteront les
candidat(e)s ! Peu importe que Dupont s'allie avec Duran ou que Dumas fasse cavalier
seul ! Ce qui compte c'est ce que cela signifie en termes de contenu politique,
les approches, valeurs et mesures concrètes qui seront ainsi mises en avant ou
non.
Une fois de plus je rejoins
Vincent : une alliance n'a de sens qu'au
niveau programmatique. S'il s'agit de stratégie électoraliste, elle
n'intéressera pas l'électorat et accroîtra encore l'abstention. D'ailleurs
compte tenu du grand écart que représenteraient certaines combinaisons et des
habitudes & a priori d'une grande partie de la population, elles n'auraient
une chance d'être entendues et acceptées que si leurs motivations étaient
rigoureusement étayées - et expliquées.
Par ailleurs il est évident
que d'éventuelles alliances ne pourraient avoir lieu qu'au second tour : encore une fois si elles ont lieu dès le
premier tour elles seraient très mal perçues par une grande partie de la
population et surtout elles constitueraient une atteinte à un principe
essentiel de la démocratie, le pluralisme. Faut-il rappeler que l'une des
raisons de la création du MoDem c'est aussi cela : faire en sorte que les
électeurs ne voulant pas soutenir l'UMP aient le choix et ne doivent pas se
résigner à voter pour le lamentable PS ou à s'abstenir, car il existe d'autres
voies et ce nouveau parti en est une (pas la seule évidemment). Confisquer ce
choix à l'électeur au premier tour amènerait de bien mauvaises surprises (par exemple, ce qui serait éventuellement gagné d'un côté serait perdu d'un autre...).