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ataraxosphere
16 mai 2009

On s'en fout de la récession !!! (divagations économiques 1/7)

Bon d'habitude je n'aime pas écrire des trucs en l'air mais quand je vois le niveau de ce que les autres publient je ne vais pas me gêner, alors c'est parti mon kiki, en avant pour une série décapante...

On nous bassine avec les (ineptes) chiffres de la croissance et, horreur, depuis peu la vilaine récession... J'ai déjà expliqué que ces chiffres n'ont aucun sens (indicateurs inadaptés au monde réel) et qu'en plus récession ne signifie pas recul ni destruction de richesses, mais simplement une production de nouvelles richesses un peu moins élevée que précédemment. Rien de dramatique là-dedans.

D'ailleurs, j'ai une question : dans ce chiffre, il y a aussi les gains issus des combines boursières non ? Alors vu comment ce cirque virtuel s'est cassé la figure (une bonne chose d'ailleurs, histoire de revenir un peu au monde réel), quelques % de "récession" ce n'est pas cher payé et on ne va pas en faire tout un flan. En fait ça me semble même bien faible... j'avais cru lire que l'économie réelle ne représentait qu'un dixième de la production de "richesses", le reste venant des délires financiers : ça voudrait dire que tout a repris comme avant, en ayant juste ralenti un tout petit peu ? Y'a quelque chose de pas clair dans cette affaire... enfin bref, un peu plus ou un peu moins, au point où on en est hein...

Revenons à nos moutons : il paraît que l'activité économique ralentit, les chômeurs poussent comme des champignons, et patati, et patata, c'est la fin du monde. De qui se moque-t-on ? Que je sache, les gens sont toujours là, avec leurs besoins et leur force de travail (et l'appareillage qui va avec) ; étant donné que les ressources naturelles nécessaires pour faire tourner tout ça sont encore là aussi (pour l'instant), eh bah tout est présent pour répondre à ces besoins, et vogue la galère. Il n'y a strictement aucun obstacle à ce que l'économie tourne (même Saint Barack Obama n'arrête pas de le répéter). Peu importent les jérémiades des moutons cupides des salles de marché !

Alors, si, il y a peut-être deux trucs qui freinent (hormis la connerie humaine, mais ça on en viendra pas à bout, elle a même une croissance exponentielle - réelle, elle).

D'une part, les banques. C'est vrai que l'économie a ceci d'idiot qu'elle fonctionne au crédit, véritable sang qui l'irrigue de partout (ce qui peut d'ailleurs se comprendre un peu, qu'il s'agisse de création - faut bien investir au début - ou de fonctionnement avec fonds de roulement et tout le bazar - vu les ubuesques délais de paiement en vigueur). Alors, si les banques ne font pas leur boulot en finançant les entreprises, soit on les y force par la loi (à plus forte raison quand on sait que le pays a payé - cher - pour leurs âneries, sans parler des colossales garanties accordées), soit on en crée une publique (de toutes pièces ou via nationalisation) qui remplira la fonction. Rien qu'une petite question de volonté !

D'autre part, la consommation. C'est vrai que l'offre n'est rien si elle ne rencontre pas la demande en face. Mais j'ai déjà ébauché la réponse en disant que l'activité doit répondre aux besoins - et pas plus... au lieu de se lancer dans une spirale absurde comme ce fut le cas depuis des décennies. De deux choses l'une : soit on est assez nombreux pour satisfaire les besoins de la société (de manière socialement acceptable et environnementalement soutenable, ce qui modifie sensiblement les paramètres), auquel cas il est inutile d'en faire toujours plus ("toujours" étant d'ailleurs très relatif vu ce que peut supporter la planète) ; soit on ne l'est pas et il faut y remédier (tout en satisfaisant aux critères du développement durable). Dans les deux cas, cela a des conséquences très claires sur le temps de travail et la productivité...

Bon, pour que le schmilbick avance, il manque encore quelques éléments à ce beau tableau, en particulier le pouvoir d'achat ; j'en parlerai dans les billets suivants...  

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Commentaires
F
@ Claudio: Merci beaucoup :) Je vais cogiter ^^
C
@ Florent<br /> <br /> Elle y est de manière indirecte. En effet les capitalisations boursières ne rentrent pas dans le calcul mais, étant donné que ces capitalisations permettent un financement des entreprises, elles influencent l'information sur le PIB.<br /> <br /> Pour les trois méthodes de calcul (mais je pense que tu connais ça) http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/produit-inter-brut-prix-march.htm<br /> <br /> Sur le fond, je respecte ton avis mais je ne suis pas certain que tu t'y prends du bon bout. Bon, l'économie est, au fond, question d'opinions ... et celles du Club de Rome (1968-1972) n'ont pas trouvé suffisamment d'écho.<br /> <br /> Le point que je partage avec toi c'est que le PIB (et à vrai dire même l'IDH) c'est inadapté. Cependant, travailler à d'autres indicateurs n'empêche pas de décortiquer les bêtises propagées sur la base du Produit Intérieur Brut ;-)
F
@ Françoise : il n'a pas totalement tort, mais j'aborderai cela dans les billets suivants... il faut lui dire qu'il faut au contraire qu'il vote, pour envoyer des élus qui puissent à arranger la situation (au lieu de la laisser ou de l'aggraver)<br /> <br /> @ Thierry : je préfère laisser ce point (pourtant crucial) de côté, mon propos concerne la situation indépendamment de cet aspect
T
Billet décapant :-)<br /> Tu pointes ce qui va faire mal !<br /> "étant donné que les ressources naturelles nécessaires pour faire tourner tout ça sont encore là aussi (pour l'instant)"<br /> Le peak oil devrait être atteint dans les prochaines années. Cela signifie que non pas cette ressource va disparaître du jour au lendemain, mais l'absence de nouvelles découvertes de gisements exploirables à des coûts d'extraction "raisonnables" fera qu'à terme toute l'économie qui repose en grande partie sur le fossile va prendre une sacrée baffe.<br /> Les couacs de la finances apparaîtront alors bien dérisoires.
F
C'est sans doute Florent une réflexion qui semble ne pas avoir de rapport direct avec ton billet mais je te la rapporte parce qu'elle vient de m'être faite. Et que ce n'est pas la première fois que je l'entends. Ce commerçant, un négociant en vins et spititueux ne votera pas aux européennes parce qu'il est persuadé que tous nos problèmes actuels viennent de l'Europe; Il pense que c'est depuis l'élargissement vers des pays "pauvres" que la crise est parti. Que lui répondre, tant il en est persuadé ? Et s'il avait un tout petit peu raison ?
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