Valéry Giscard d'Estaing a dit un truc intéressant (si, si)
"Vous n'avez pas le monopole du coeur !"
C'était lors du débat avec François Mitterrand avant le second tour de l'élection présidentielle de 1974. Cette phrase est encore parfaitement d'actualité : avec un toupet révoltant, la gauche s'arroge l'exclusivité de la solidarité et de la compassion dans ses déclarations. Or, non seulement ce prétendu magistère moral est une fumisterie en soi, mais il ne tient de plus pas une seule seconde à l'examen des faits : la gauche n'a jamais solutionné les problèmes des pauvres, tout juste se borne-t-elle à faire quelques chèques pour faire passer la pilule et repousser les échéances. Rien n'est fait pour changer les choses, agir à la racine, durablement ; au contraire c'est l'incurie qui prévaut (des considérations électoralistes ne sont d'ailleurs peut-être pas étrangères à ce gâchis : c'en serait alors fini du clientélisme... mais les élections présidentielles des années 2000 ont montré les limites de cette approche). Il est indispensable de changer de logiciel, de reconsidérer de fond en comble l'approche de ces questions. Or, au-delà de l'irrécupérable PS et de ses satellites, je crains malheureusement que nombreux parmi les militants du MoDem qui viennent de la gauche n'aient pas revu leurs idées d'un iota et aient simplement choisi un nouveau leader pour ressortir les mêmes rengaines éculées. J'illustrerai ces affirmations par quelques exemples en février.
Je précise que je ne viens pas du centre-droit et que je mène ce combat sans clanisme. Ce que je n'admets pas, ce sont les affirmations mensongères. Je ne me suis jamais reconnu ni dans la vulgarité brutale de la droite, ni dans l'idiotie geignarde de la gauche. Si j'ai rejoint le Mouvement Démocrate, c'est justement pour construire quelque chose d'objectif et de sérieux, au-delà des clivages idéologiques et de la logique de blocs. Simple citoyen lambda orphelin politiquement, je me suis trouvé en phase avec le discours de François Bayrou et de Corinne Lepage, j'ai enfin entrevu la possibilité de voter par conviction et non par défaut (d'ailleurs dans le cas contraire, je ne me livrerai plus au vote par dépit et retournerai au vote blanc sans aucun état d'âme). Alors pourquoi parler encore de gauche et de droite s'il est établi que ces deux approches sont des impasses ? Tout simplement parce que la majorité du champ politique s'en réclame encore (le fait qu'elles soient inadaptées à la configuration moderne ne change rien au problème) - les médias n'arrangeant rien en ce domaine comme tant d'autres... En tant que démocrate je suis prêt à collaborer avec tous les citoyens quelle que soit leur étiquette ; mais à la simple condition qu'ils acceptent le dialogue, ce qui n'est hélas pas le cas de beaucoup d'entre eux. Alors, en attendant, je n'ai pas de temps à perdre avec les autistes et je me concentre sur les vrais enjeux. Si j'étais aussi belliqueux qu'eux, je dirais que cela n'a aucune importance puisque ce n'est pas eux qui font les élections, mais bien les 10 à 20% de "centristes" qui font pencher la balance car ils ne sont pas confits dans leurs certitudes dogmatiques. Certes notre approche démocrate a ceci d'original qu'elle vise l'intérêt général et non des intérêts catégoriels comme le font la gauche et la droite ; et donc notre discours et nos mesures devront veiller à ne léser personne et à répondre aux problèmes de l'ensemble de la communauté nationale. Mais puisqu'une partie de l'électorat est indéboulonnable, nos efforts doivent viser à convaincre les 10% de "modérés" de chaque "bord", qui ne sont pas complètement embrigadés et qui, s'ils ouvrent les yeux, verront le bien fondé de nos propositions et leur plus grande proximité avec leurs convictions que ne le sont celles de l'autre extrémité de leur propre "bord" (j'ai parfois envie de leur crier "ouvrez donc les yeux bon sang, arrêtez de vous faire entuber!"). Alors seulement il sera possible d'accéder aux responsabilités (puisqu'il faut bien faire avec les modalités électorales injustes qui ont cours) et de mettre en oeuvre cette politique raisonnable et juste dont le pays a tant besoin.
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