Instant rare
Ce
matin, en allant au travail (à pieds, je supporte de moins en moins ce métro
puant dans lequel il faut s'entasser comme du bétail), j'ai assisté à une scène
agréablement surprenante et qu'on aimerait (beaucoup) plus fréquente.
Vous
avez sans doute déjà remarqué ce comportement stupide et agaçant des
automobilistes dans une rue où ils sont nombreux : lorsque le feu tricolore
passe au rouge, ils ralentissent tous (souvent en catastrophe car ils roulent
trop vite, j'y reviendrai dans un autre billet) pour finir en file continue
quasiment pare-chocs contre pare-chocs, au mépris des passages piétons (qu'ils
recouvrent allègrement sans laisser d'espace même réduit pour se faufiler entre
leurs engins - et je ne parle même pas des poussettes) et des carrefours (les
voies perpendiculaires se retrouvent bloquées, c'est d'ailleurs l'une des
principales causes d'embouteillages, avec un effet boule de neige saisissant -
mais il semblerait que le passage du permis de conduire s'accompagne de la
destruction des neurones permettant de tenir ce genre de raisonnement... avec
d'ailleurs toute la zone cérébrale consacrée à la prise en compte d'autrui).
Eh
bien, croyez-le ou non, ce matin, j'ai pu observer un événement sensationnel
par sa rareté, une incongruité dans cette jungle urbaine : une voiture s'est
arrêtée juste au bord d'un passage piéton au niveau d'un carrefour, constatant
que si elle s'était avancée plus loin elle aurait encombré le carrefour car la
voiture qui la précédait était elle-même juste à l'autre limite du carrefour ;
et elle a pris soin de ne pas s'arrêter juste à la limite définie par le feu,
mais juste avant le passage piéton, pour ne pas le recouvrir.
Petit
détail qui a sans doute son importance : l'automobiliste au volant de cette
voiture était... une femme.