Je
n'entends pas ouvrir un dossier de fond sur ce sujet que je ne maîtrise pas
malgré son importance (nonobstant ce que l'agitation permanente de
l'omniprésident voudrait faire croire, on ne peut hélas pas être sérieusement
sur tous les fronts...).
Je
voudrais cependant partir d'une anecdote et poser une question générale au
sujet de l'accès aux équipements des bâtiments publics qui sont destinés aux
handicapés.
A l'université où je suis inscrit, les
salles d'enseignement sont éparpillées horizontalement sur une grande surface
et verticalement sur de nombreux étages. Pour les enseignements en travaux
pratiques (du moins ceux qui méritent ce nom), certains professeurs ont besoin
d'apporter du matériel en quantité conséquente et surtout pesant (bien que
souvent fragile). Il leur faut donc se déplacer avec des charriots ou tout autre
dispositif relevant du système D (car vous pensez bien qu'aucune logistique
n'est mise à disposition par l'université... mais c'est un vaste sujet sur
lequel je ne m'étendrai pas aujourd'hui, je travaille toujours sur ma série
d'articles dont le premier numéro devrait paraître très bientôt) à travers le
campus. Le hic c'est que lorsque les salles sont à l'étage, des ascenseurs ne
sont pas toujours disponibles et qu'il faut se débrouiller pour faire parvenir
les échantillons à destination (je rappelle au passage, même si cet argument est
facultatif, que parmi les enseignants il y a une forte proportion de femmes et
de personnes d'un certain âge dirons nous, ces deux paramètres ne s'excluant
d'ailleurs pas), sans les détériorer. Comment ça ? Pas d'ascenseurs ? Mais
comment font les handicapés alors ? Vous avez raison. Il y a bel et bien des
ascenseurs. Seulement l'accès à ces derniers est refusé aux enseignants, au
motif qu'ils sont réservés aux
handicapés. (Ce qui fait d'ailleurs qu'ils sont assez peu utilisés, mais ce
n'est pas la question).
Je
sais, c'est une petite histoire bien dérisoire au vu de problèmes bien plus
graves et notamment des difficultés et de la douleur causées par les situations
de handicap... Mais trouvez-vous cela normal ? Surtout, elle soulève une
question bien plus générale qui est celle de l'accès aux équipements destinés à
limiter les inconvénients générés par le handicap moteur.
J'estime
que, dans la mesure où la collectivité
réalise des investissements importants (dont je ne conteste pas la
légitimité, bien au contraire je trouve qu'il y a même encore beaucoup
d'efforts à faire en ce domaine), les
handicapés doivent avoir la priorité (absolument indiscutable), mais non
l'exclusivité, pour l'accès et l'usage des divers équipements dont il est
question.
Alors,
cette position relève-t-elle d'un égoïsme, d'un cynisme et d'une insensibilité
ignobles ? Ou bien la question se pose-t-elle ? A vos claviers... avec
courtoisie cela va de soi.