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ataraxosphere
27 décembre 2008

Il n'y aura pas de nation européenne

Juste un petit passage dans la blogosphère pendant la trève des confiseurs, pour vous recommander cet entretien passionnant.

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Commentaires
F
Je précise que je ne suis pas forcément d'accord avec tout ce que dit monsieur Védrine. Si j'ai le temps, je consacrerai un article aux propositions de Thierry pendant la campagne.
F
Pour revenir sur les propos de Marie, le fédéralisme, je ne suis ni pour ni contre, bien au contraire : je ne dispose tout simplement pas d'assez d'éléments solides pour trancher. Je constate comme vous des dysfonctionnements importants dans le système actuel, mais je ne suis pas certain qu'ils en soient intrinsèques, ni que celui qu'on veut lui substituer les corrige vraiment ou ne les remplace par d'autres d'importance équivalente... <br /> Par ailleurs, qu'est-ce que c'est que cette tendance à vouloir faire les choses dans son coin ? En ces temps d'économie mondialisée et de prise de conscience environnementale (pour ne citer que deux exemples - et je m'aperçois à la relecture que Thierry les avait choisis aussi), croyez-vous vraiment qu'il existe quelque chose dans le fonctionnement d'une collectivité territoriale qui ne regarde les autres (limitrophes ou non) ? <br /> Enfin, il me semble que l'existence d'un niveau de pouvoir "élevé" et puissant (pas seulement dévolu à la supervision et à la coordination) n'implique pas obligatoirement que les décisions viennent "d'en haut" ni sans concertation avec le niveau "du bas" concerné...<br /> <br /> Ces quelques réflexions s'inscrivent dans un article que je prépare depuis mon adhésion au MoDem suite aux élections de 2007 ; mais je veux encore lire certains documents (notamment sur le fédéralisme) avant de le compléter et de le publier. L'approche des élections européennes de 2009 fait singulièrement remonter ce projet dans ma liste de priorités et il devrait voir le jour prochainement...
F
Je suis assez d'accord avec les propos de Thierry. Mais tout ceci reste trop vague pour la population, car il n'y a guère de contenu et de sens dans tout ça. Vous savez le reproche qu'on me fait le plus souvent lorsque je parle du MoDem et de l'Europe ? On me dit que Marielle de Sarnez est bien gentille de scander "l'Europe, l'Europe" en sautillant sur sa chaise lorsqu'elle est invitée dans les médias, mais qu'il n'y a là aucun fond : ce que veulent ces gens (qui sont pro-européens, pour toute une série raisons, probablement similaires aux vôtres), au-delà d'une Europe politique, c'est savoir QUELLE politique elle va mener. Car la constitution d'une Europe politique forte (souhaitable et souhaitée) peut être capable du meilleur comme du pire, selon les orientations qu'elle prendra. Et réduire les problèmes actuels aux seules démarches égoïstes et démagogiques des états, est un mensonge : certes, ces facteurs jouent un rôle important, mais il ne faut pas occulter les choix bien réels des responsables politiques (notamment la commission européenne, qui d'ailleurs n'est pas responsable puisqu'elle n'a pas de comptes à rendre, sauf erreur).
A
Superbes commentaires, bravo à tous. <br /> <br /> Pour ma part, je me cantonnerai aux préoccupations liées à la puissance de M. Védrine. Celui-ci met indirectement en avant le manque de visibilité des projets communs d'avenir et conclut donc que l'Europe ne peut se faire que par le biais des Etats. <br /> <br /> Par rapport aux grandes avancées qu'ont été l'Acte Unique et le Traité de Maastricht, il est vrai que nous construisons actuellement l'Union sans feuille de route compréhensible par le grand public, surtout dans les domaines clés de la défense, de l'énergie, et de la gestion économique. C'est le résultat du compromis original entre le communautaire et l'inter-gouvernemental issu de Maastricht et repris dans Amsterdam, Nice et Lisbonne. D'où les doutes actuels sur le manque d'identité commune, mais sont-ils réellement fondés au regard des développements de cette dernière décennie? <br /> <br /> Il manque dans cette analyse, qui se limite pour l'essentiel aux expériences identitaires et culturelles empêchant la création d'une "Nation Fédérale Européenne" (telle qu'avancée en 1949 et jamais réellement mise en oeuvre, d'où une certaine stérilité de ce débat), l'intégration des éléments actuels d'approfondissement des politiques de l'UE*, d'élargissement (Europe de l'Est, îles méditerranéennes, Balkans, Islande, Turquie, nouvelle frontière russe), la politisation croissante des institutions de l'UE**, l'augmentation incroyable du niveau du débat public suite aux derniers référendums**, l'intégration dans l'inconscient collectif des fonctions primordiales (nouvelles fonctions régaliennes?) de l'UE face aux crises internationales (Euro, PAC, politique climatique, politique des migrations et des frontières, politique de développement, Eurogroup) et la perte de statut de l'Occident dans un monde multipolaire (où les contacts avec les autres ensembles régionaux et puissances émergentes priment), avec ses corolaires européens, dont la multiplication des contacts / engagements de l'UE à l'international*** et son regain progressif de puissance dans les faits (billet en cours de rédaction). <br /> <br /> En outre, nous avons vécu 14 ans de commissions faibles (les cinq dernières années étant probablement les pires de la série), et sept ans de processus institutionnel mal géré par les Etats-membres (peu de relai médiatique donné à la convention, manque de pédagogie lors des référendums, y compris ceux qui se sont soldés par un oui, négociations inter-institutionnelles à portes fermées post TCE, "mini-traité" illisible), signant l'arrêt des méthodes d'intégration héritées de l'ère Delors. Il ne s'agit pas pour autant d'aller immédiatement chercher un renouveau de sens populaire dans les formules fédéralistes, mais d'imaginer cette nouvelle forme intermédiaire d'avancée de la construction européenne, très saine, faite de politisation des fonctions de l'UE, sur la base de ce qui a été accordé (présidence permanente du Conseil, vote parlementaire sur l'orientation politique de la Commission, utilisation à bon escient du droit de proposition populaire, extension significative de la double majorité, extension des domaines de co-décision, utilisation du SEAE naissant, approfondissement des politiques existantes, etc.). Toutes ces avancées, en attente d'une ratification irlandaise et tchèque, dépassent de loin le réalisme européen, elles peuvent signer le renouveau de la chose politique européenne, et à plus long terme, sa redynamisation. <br /> <br /> * voir: http://www.quindiblog.eu/log/2007/12/quindi-consolid.html <br /> ** voir: http://www.quindiblog.eu/log/2008/06/quindi-dpasser.html <br /> *** voir: http://www.quindiblog.eu/log/2008/04/quindi-la-diffi.html <br /> <br /> @ Thierry: suis pas sur que la baisse de la participation aux élections du PE soient si préoccupantes pour l'avenir européen. Les scores très faibles de participation aux élections fédérales américaines ne remettent pas en cause l'identité du pays, uniquement l'intérêt pour la chose macro-politique (n'est-ce pas inévitable dans un monde de plus en plus complexe?).
A
Superbes commentaires, bravo à tous.<br /> <br /> Pour ma part, je me cantonnerai aux préoccupations liées à la puissance de M. Védrine. Celui-ci met indirectement en avant le manque de visibilité des projets communs d'avenir et conclut donc que l'Europe ne peut se faire que par le biais des Etats. <br /> <br /> Par rapport aux grandes avancées qu'ont été l'Acte Unique et le Traité de Maastricht, il est vrai que nous construisons actuellement l'Union sans feuille de route compréhensible par le grand public, surtout dans les domaines clés de la défense, de l'énergie, et de la gestion économique. C'est le résultat du compromis original entre le communautaire et l'inter-gouvernemental issu de Maastricht et repris dans Amsterdam, Nice et Lisbonne. D'où les doutes actuels sur le manque d'identité commune, mais sont-ils réellement fondés au regard des développements de cette dernière décennie?<br /> <br /> Il manque dans cette analyse, qui se limite pour l'essentiel aux expériences identitaires et culturelles empêchant la création d'une "Nation Fédérale Européenne" (telle qu'avancée en 1949 et jamais réellement mise en oeuvre, d'où une certaine stérilité de ce débat), l'intégration des éléments actuels d'approfondissement des politiques de l'UE*, d'élargissement (Europe de l'Est, îles méditerranéennes, Balkans, Islande, Turquie, nouvelle frontière russe), la politisation croissante des institutions de l'UE**, l'augmentation incroyable du niveau du débat public suite aux derniers référendums**, l'intégration dans l'inconscient collectif des fonctions primordiales (nouvelles fonctions régaliennes?) de l'UE face aux crises internationales (Euro, PAC, politique climatique, politique des migrations et des frontières, politique de développement, Eurogroup) et la perte de statut de l'Occident dans un monde multipolaire (où les contacts avec les autres ensembles régionaux et puissances émergentes priment), avec ses corolaires européens, dont la multiplication des contacts / engagements de l'UE à l'international*** et son regain progressif de puissance dans les faits (billet en cours de rédaction). <br /> <br /> En outre, nous avons vécu 14 ans de commissions faibles (les cinq dernières années étant probablement les pires de la série), et sept ans de processus institutionnel mal géré par les Etats-membres (peu de relai médiatique donné à la convention, manque de pédagogie lors des référendums, y compris ceux qui se sont soldés par un oui, négociations inter-institutionnelles à portes fermées post TCE, "mini-traité" illisible), signant l'arrêt des méthodes d'intégration héritées de l'ère Delors. Il ne s'agit pas pour autant d'aller chercher un renouveau de sens populaire dans les formules fédéralistes, mais d'imaginer cette nouvelle forme, très saine, de politisation des fonctions de l'UE, sur la base de ce qui a été accordé (présidence du Conseil, vote parlementaire sur l'orientation politique de la Commission, utilisation à bon escient du droit de proposition, extension incroyable de la double majorité, extension des domaines de co-décision, utilisation du SEAE naissant, approfondissement des politiques existantes, etc.). Toutes ces avancées, en attente d'une ratification irlandaise et tchèque, dépassent de loin le réalisme européen, elles peuvent signer le renouveau de la chose politique européenne, et à plus long terme, sa redynamisation.<br /> <br /> * voir: http://www.quindiblog.eu/log/2007/12/quindi-consolid.html<br /> ** voir: http://www.quindiblog.eu/log/2008/06/quindi-dpasser.html<br /> *** voir: http://www.quindiblog.eu/log/2008/04/quindi-la-diffi.html<br /> <br /> @ Thierry: suis pas sur que la baisse de la participation aux élections du PE soient si préoccupantes pour l'avenir européen. Les scores très faibles de participation aux élections fédérales américaines ne remettent pas en cause l'identité du pays, uniquement l'intérêt pour la chose macro-politique (n'est-ce pas inévitable dans un monde de plus en plus complexe?).
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