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ataraxosphere
7 décembre 2008

Analyse de la politique de Sarkozy

Encore un internaute qui exprime tout haut (et clairement) ce que je pense tout bas (et confusément) : Thierry, dans un commentaire chez Marie-Laure qui m'enguirlandait (partiellement à raison, d'ailleurs allez donc lire son billet). Je lui laisse la parole :

Depuis 2007, que pourrait-on constater ?
Personnellement, je pense que nous sommes les témoins souvent impuissants d'un méthodique travail de remise en question des valeurs républicaines.
La question serait de connaître les ressorts idéologiques qui sous-tendent ce travail de sape du pacte républicain.
Cette "France d'après" qui s'assemble tel un puzzle n'est plus la France du vivre-ensemble. C'est une France composite, atomisée.
Composite au sens où le gouvernement gouverne en satisfaisant les intérêts catégoriels de segments de population. Un gouvernement qui fait fi du général au profit du particulier.
Atomisée car les citoyens ont perdu le sens du collectif.
En somme, cette présidence aura été celle qui a instauré le gouvernement marketing.
Le peuple n'apparaîtrait plus n'être qu'un ensemble de parts de marché.
L'art de bien gouverner est de sans cesse attiser la braise en clivant les catégories les unes contre les autres.
Le peuple souverain a donc porté de bonne foi à la tête de l'Etat un candidat au discours plein de promesses propres à satisfaire grandement des intérêts catégoriels.
Mais alors que beaucoup escomptaient y gagner en pouvoir d'achat et en bling-blinguitudes diverses, nombre sont ceux qui découvrent désormais que derrière l'arbre se cachait une conception de l'Etat idéologiquement délétère.
Délétère eu égard à ce qui constitue l'essence même de notre République.
C'est en partie ce qu'a entrevu FB.
Après, depuis un an, on ne peut que déplorer l'absence totale de réactivité des politiques censés représenter le peuple.
Qu'ils soient dans la majorité ou bien dans l'opposition, les politiques ont baissé la garde face au rythme imposé par le monocrate.
Ce dernier est entouré par une garde rapprochée qui exécute sans états d'âme les "je veux" et les oukases du chef.
Les plus serviles essaient même de devancer le bon vouloir du monocrate.
Ce rythme de "réformes" aurait pu être en partie contenu en réagissant au coup par coup à chaque coup de butoir porté contre les valeurs de la République.
Si l'opposition s'était opposée ET si la majorité parlementaire avait rempli son rôle.
(...)
Et quid des citoyens dans l'histoire ?
Ils seraient un peu paumés, un peu hébétés par le spectacle des dérisoires gesticulations médiatiques des uns et des autres.
Bon nombre de citoyens attendent une accalmie.
Les temps sont rudes, mais il ne faut pas adopter la posture de la tortue.
Résister, oui certes Marie-Laure. Je reprends ta conclusion mot à mot.
Je suis aussi un français attaché aux valeurs qui fondent notre République.
D'aucuns pourraient trouver ces propos excessifs.
Mais qu'ils réfléchissent alors avec objectivité à ce qu'ils ont eu tout loisir d'observer depuis mai 2007.
Il y a réellement matière à se poser des questions.

Je partage tout à fait ses conceptions. Mais je pense que le travail de compréhension et d'opposition à cette politique désastreuse pour le pays a déjà été entrepris depuis deux ans, par Marianne et François Bayrou notamment. Ce dernier réagit avec force, mais évidemment il ne décide pas de sa médiatisation et de plus un seul homme ne peut pas tout faire à lui seul. C'est d'ailleurs l'une des techniques du pouvoir actuel, avec l'écran de fumée et le détournement d'attention (vous avez dit bébé, bague, nomination ?) : l'avalanche continue pour disperser et épuiser. ainsi, dans le lot, il y a bien une partie des projets qui réussissent à passer. Quant à la population (je ne parle pas de citoyens, volontairement)... je ne l'absoudrais pas si facilement. Tant pour son comportement actuel que de l'année dernière. ("Les veaux n'ont-ils pas ce qu'ils méritent ?" Mais le mépris ne résout rien.) Mais je ne suis pas à sa place...

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Commentaires
F
Il s'agissait d'ailleurs de cet article-là : <br /> <br /> http://hypos.over-blog.com/article-25535198.html
F
C'est Marie-Laure qui m'enguirlandait ;-)<br /> <br /> Pas 53 %, 42 et des poussières (et en fait même moins, compte-tenu des non-inscrits). <br /> <br /> Merci pour ce complément ^^
T
D'accord avec les compléments que tu apportes. <br /> Je ne t'ai en rien enguirlandé... Quoique la période de l'Avent s'y prêterait quand on songe à décorer les sapins et les vitrines de guirlandes :-))<br /> <br /> Voici un bonus.<br /> Je colle ci-après un extrait du courrier que j'ai adressé à François B. (yes himself !!!) en avril dernier. Cet échange (remis en forme) résulte de la correspondance échangée avec un ami. Hors les éléments contextuels de la période (le "casse-toi" etc) nous nous interrogions sur la capacité à gouverner du monocrate. La question demeure posée. Moins de bling-bling désormais, mais "IL" n'a pas varié, au fond, d'un iota dans sa volonté de gouverner selon son bon vouloir. <br /> <br /> ******************************<br /> <br /> Le démocrate des villes :<br /> Faudrait-il envisager la mise en oeuvre de la procédure de l'article 68 comme le laisse entendre une tribune dans le quotidien Libération ?<br /> Sans doute la conclusion de cette tribune est-elle un peu forte. <br /> Si le président déraillait au point de risquer d'être destitué, j'ai la conviction que ses "conseillers" tenteraient de rattraper la situation... Quitte à prendre eux-mêmes les rênes du pouvoir en sous-main. Une chose est sûre : même si IL devient complètement dingue (ce qui n'est pas impossible !), le parti ne le laissera jamais dépasser une ligne rouge.<br /> Il m'arrive aussi parfois d'être en proie à ce trait de caractère très français : il y a des fois où me prend l'impression que c'est Guaino qui dirige...<br /> <br /> Le démocrate des campagnes : <br /> Certes, je ne peux qu'approuver tes arguments marqués au coin de la mesure. C'est un laïc qui te répond "que le ciel t'entende"!<br /> Je te réponds en exprimant les craintes résultant de mon analyse de la situation. Je ne suis pas Cassandre... Mais reconnais-le, il y a de quoi se poser des questions. Trop de questions et c'est l'inquiétude qui pointe son nez. <br /> Ce personnage à qui nos concitoyens ont confié les destinées de la République m'est apparu nu comme un ver au fil du temps ; de déclarations au karcher au savant travail de détricotage insidieux de l'héritage des valeurs de notre Nation, le réquisitoire est sans appel, le ver serait dans le fruit. <br /> Tu as raison de pointer l'influence de M. Guaino, sa plume est habile, mais tu auras remarqué que si IL est un remarquable lecteur, dès qu'IL s'exprime sans filet, on découvre le vide, les approximations, les contradictions, bref le désordre d'un esprit confus. Je ne prétendrais que c'est le signe d'une folie mais il faut reconnaître qu'IL a un comportement borderline dès que les vannes de l'auto-contrôle cèdent sous les coups du bélier d'un égo surdimensionné. IL ramène tout à lui. Rien qu'en cela ce serait déjà délétère pour la démocratie. Et toi, jeune démocrate, crois-tu que ce soit ce à quoi rêve la jeunesse ? Un pays d'où risquerait de surgir le chaos gêneré par l'action inconséquente d'un seul homme ; ce n'est pas ce que je veux pour mon pays (fort heureusement nous sommes nombreux à le penser). Je sens sourdre autour de moi une colère sans nom, les prémices d'une rage qu'il serait difficile de contenir si elle explosait à hauteur des désillusions trahies. <br /> Notre vieux pays est fragilisé, en crise. La réforme s'imposait, pas cette tornade qui au début tourna les têtes, et qui au final, ne produit pas de résultats tangibles. <br /> Les yeux s'ouvrent, les français s'éveillent comme avec la gueule de bois. Et ce pantin qui s'agite à la tête de l'État leur fait peur.<br /> Tu as raison d'espérer que son entourage pourrait le raisonner à temps. Mais les conseillers sont multiples ! Quoi de commun entre Guéant, Mignon, Guaino et consort. Jeux de courtisans dangereux !<br /> Le billet de Balladur dans le Monde m'a donné l'étrange impression d'avoir été écrit par un homme qui n'aurait plus accès à l'oreille du Chef. Comme un rappel public à la raison tant qu'il est encore temps. Sera-t-il entendu ?<br /> Le parti ? Oui il pourrait faire poids, mais les Umpiens semblent têtanisés par la perspective d'avoir à faire face à la colère du chef. <br /> Si le président continuait à déraper , c'est difficile à l'admettre pour un démocrate, mais la procédure de destitution s'imposerait comme une mesure de salut public. Fillon pourrait apparaître alors comme un recours ! Tu vas me dire que je pousse mon raisonnement de politique fiction un peu loin. Certes, ce serait la crise de régime assurée ! Mais hormis les plus serviles et hystériques courtisans, les "politiques" je le souhaite considéreraient l'intérêt supérieur de la Nation avant celui d'un égotique qu'on priverait de son hochet.<br /> Cette présidence est fondée, au niveau de la symbolique, sur l'imposture ! Alors que le peuple (53% pour être précis) était à la Concorde pour fêter une "victoire" à la républicaine, le prince festoyait au Fouquet's. <br /> Cette présidence est aussi fondée sur un extravagant mensonge, IL fit courir l'info qu'IL se retirerait dans un monastère pour prendre la mesure du mandat qui lui était confié. Et on le retrouve sur un yacht de milliardaire. Sacrée retraite spirituelle ! <br /> Le reste de l'histoire, tu la connais, c'est bling-bling ! <br /> Et nous vécumes tous ces mois atterrés et consternés par le tourbillon des annonces brouillonnes, la vision d'une vie privée rendue publique.<br /> Pris un à un, tous ces faits sont en soi inquiétants ; les agglomérer ? Le vertige nous gagne. <br /> Mon intuition a été de penser qu'il fallait absolument contrer immédiatement la moindre incartade hors des clous républicains, ne pas laisser le moindre champ libre au moindre caprice délirant du personnage (la lettre de Môquet lue aux rugbymen !).<br /> Cette façon de réagir vient de porter ses fruits en fin de semaine dernière. En deux jours, on a eu deux annonces fracassantes, mémoire de la Shoah portée par les enfants, critique de la décision du Conseil Constitutionnel ! Les grandes voix se sont faites entendre, et le pantin désarticulé s'est calmé. <br /> Trop de contrariété soudainement pour le petit roitelet. D'où cette colère sans doute lui faisant péter un cable au milieu des veaux, vaches et cochons ! <br /> Pas vu, pas pris, pensait-IL ce faisant, en ignorant qu'IL était filmé. On constate alors avec effroi que le roi est nu, nu comme un ver.
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