Analyse de la politique de Sarkozy
Encore un internaute qui exprime tout haut (et clairement) ce que je pense tout bas (et confusément) : Thierry, dans un commentaire chez Marie-Laure qui m'enguirlandait (partiellement à raison, d'ailleurs allez donc lire son billet). Je lui laisse la parole :
Depuis 2007, que pourrait-on constater ?
Personnellement, je pense que nous sommes les témoins souvent impuissants d'un méthodique travail de remise en question des valeurs républicaines.
La question serait de connaître les ressorts idéologiques qui sous-tendent ce travail de sape du pacte républicain.
Cette "France d'après" qui s'assemble tel un puzzle n'est plus la France du vivre-ensemble. C'est une France composite, atomisée.
Composite au sens où le gouvernement gouverne en satisfaisant les intérêts catégoriels de segments de population. Un gouvernement qui fait fi du général au profit du particulier.
Atomisée car les citoyens ont perdu le sens du collectif.
En somme, cette présidence aura été celle qui a instauré le gouvernement marketing.
Le peuple n'apparaîtrait plus n'être qu'un ensemble de parts de marché.
L'art de bien gouverner est de sans cesse attiser la braise en clivant les catégories les unes contre les autres.
Le peuple souverain a donc porté de bonne foi à la tête de l'Etat un candidat au discours plein de promesses propres à satisfaire grandement des intérêts catégoriels.
Mais alors que beaucoup escomptaient y gagner en pouvoir d'achat et en bling-blinguitudes diverses, nombre sont ceux qui découvrent désormais que derrière l'arbre se cachait une conception de l'Etat idéologiquement délétère.
Délétère eu égard à ce qui constitue l'essence même de notre République.
C'est en partie ce qu'a entrevu FB.
Après, depuis un an, on ne peut que déplorer l'absence totale de réactivité des politiques censés représenter le peuple.
Qu'ils soient dans la majorité ou bien dans l'opposition, les politiques ont baissé la garde face au rythme imposé par le monocrate.
Ce dernier est entouré par une garde rapprochée qui exécute sans états d'âme les "je veux" et les oukases du chef.
Les plus serviles essaient même de devancer le bon vouloir du monocrate.
Ce rythme de "réformes" aurait pu être en partie contenu en réagissant au coup par coup à chaque coup de butoir porté contre les valeurs de la République.
Si l'opposition s'était opposée ET si la majorité parlementaire avait rempli son rôle.
(...)
Et quid des citoyens dans l'histoire ?
Ils seraient un peu paumés, un peu hébétés par le spectacle des dérisoires gesticulations médiatiques des uns et des autres.
Bon nombre de citoyens attendent une accalmie.
Les temps sont rudes, mais il ne faut pas adopter la posture de la tortue.
Résister, oui certes Marie-Laure. Je reprends ta conclusion mot à mot.
Je suis aussi un français attaché aux valeurs qui fondent notre République.
D'aucuns pourraient trouver ces propos excessifs.
Mais qu'ils réfléchissent alors avec objectivité à ce qu'ils ont eu tout loisir d'observer depuis mai 2007.
Il y a réellement matière à se poser des questions.
Je partage tout à fait ses conceptions. Mais je pense que le travail de compréhension et d'opposition à cette politique désastreuse pour le pays a déjà été entrepris depuis deux ans, par Marianne et François Bayrou notamment. Ce dernier réagit avec force, mais évidemment il ne décide pas de sa médiatisation et de plus un seul homme ne peut pas tout faire à lui seul. C'est d'ailleurs l'une des techniques du pouvoir actuel, avec l'écran de fumée et le détournement d'attention (vous avez dit bébé, bague, nomination ?) : l'avalanche continue pour disperser et épuiser. ainsi, dans le lot, il y a bien une partie des projets qui réussissent à passer. Quant à la population (je ne parle pas de citoyens, volontairement)... je ne l'absoudrais pas si facilement. Tant pour son comportement actuel que de l'année dernière. ("Les veaux n'ont-ils pas ce qu'ils méritent ?" Mais le mépris ne résout rien.) Mais je ne suis pas à sa place...