Lundi Démocrate à Paris VIème : Corinne Lepage m'a à la fois ravi et terrifié
Ce soir, j'ai assisté à une conférence-débat organisée dans le VIème arrondissement de Paris par l'équipe des Lundis Démocrates (vous pourrez bientôt en savoir plus sur leur site internet), que je remercie pour cette initiative et pour l'invitation.
La guest star de la soirée,
Corinne Lepage, a entretenu l'auditoire du thème : "la crise, une chance
pour le développement durable ?". Sa prestation m'a à la fois ravi et
terrifié.
Ravi
Comme d'habitude, j'ai
trouvé son propos remarquable, aussi bien son exposé pertinent, clair et
complet (il aurait fallu qu'il soit enregistré! c'est un condensé de ce qu'il
faut comprendre sur le sujet), que ses réponses aux questions de la salle (un
seul léger cafouillage au sujet du marxisme, mais il faut bien un petit accroc
pour mettre en valeur la perfection du reste, huhu). Elle a exprimé des
positions dans lesquelles je me reconnais totalement (soit que j'y sois parvenu
par mes propres réflexions, soit qu'elles m'aient immédiatement conquis).
N'ayant pas pris de notes, je ne peux pas tout restituer, mais vous trouverez certains
éléments sur son blog. Disons brièvement qu'elle a brossé un panorama de la
situation, des enjeux et des perspectives, avec en toile de fond le parallèle
entre les crises financière, économique, sociale et environnementale auxquelles
est confrontée l'humanité et qui ont toutes les mêmes causes (court-termisme,
avidité, méconnaissance voire refus des limites et des règles, bref des
responsabilités) et en fait les mêmes réponses (approche systémique du
développement durable, avec toutes ses composantes économiques, sociales et
environnementales, dans l'espace et dans le temps)...
On a pu vérifier une fois de
plus qu'il s'agit d'une femme politique pleinement consciente des problèmes qui
se posent et qui propose des solutions, qui plus est pertinentes. Je suis
particulièrement heureux et fier de la soutenir.
Terrifié
Pour plusieurs raisons
aussi. J'en donnerai deux.
Ses réflexions sont
partagées par un très faible nombre d'hommes et de femmes politiques ; et non
seulement les autres ont encore un monde de retard (ce qui est dramatique vu
l'urgence de la situation) mais en plus ils s'opposent (parfois violemment) à
la progression des choses sous l'impulsion des rares qui ont à la fois compris
et le courage d'agir (elle en a plusieurs fois parlé, notamment au sujet du
lobbying qui a lieu jusque dans le Parlement). C'est désespérant et de bien
sinistre augure...
En conclusion
Pour autant, à l'instar de
Corinne Lepage, je ne terminerai pas sur une note pessimiste (profitez-en bien
!). Je reproduis ici un bref échange que j'ai eu à l'issue du débat avec un
participant qui me demandait ce que j'en avais pensé :
- "Que retenez-vous
de tout ça ?
- Qu'on a du pain sur
la planche !
- Vous pensez vraiment
qu'on y arrivera, que ce n'est pas vain ?
- Je ne sais pas. Mais il faut au moins essayer. On ne va tout de même pas rester les bras croisés !"