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ataraxosphere
6 mai 2011

Sarkozy : l'heure du bilan ?

Aux dernières nouvelles, le mandat présidentiel français dure encore cinq ans (et non quatre comme aux USA) et ce n'est pas encore l'heure du bilan pour le zébulon élyséen. Y procéder est donc quelque peu prématuré, même si tout le monde aimerait évidemment qu'il quitte la fonction au plus vite (parce qu'il est insupportable mais aussi pour que cessent les dégâts qu'il inflige au pays). S'il est évident que des lois importantes ne devraient pas être votées au printemps 2012 (il faudra tout de même surveiller de très près les textes qui sortiront des ministères pendant l'entre deux tours, certains l'ont fait en 2002 et 2007 et ce fut très... instructif), on ose espérer que le semestre 2011 qui reste ne sera pas exclusivement employé à propagander faire campagne mais également à oeuvrer pour le pays... actions qui viendront donc, avec les statistiques appropriées (qui n'existent pas encore puisque non avenues), compléter le vrai bilan du quinquennat.

Bon, au-delà du prétexte calendaire, je dois avouer que je n'ai tout simplement aucune envie de perdre mon temps à me farcir son panégyrique de 75 pages, sachant que le bilan que j'en tirerais serait forcément très très très mauvais. L'honnêteté intellectuelle oblige à reconnaître que tout n'est pas à jeter dans ce festival que le vibrionnant philistin nous a imposé, mais il importe peu que le taux de satisfaction soit de 2% ou de 20%, le verdict reste le même : du balai !

Alors, bon, juste de mémoire, je peux tout de même citer la réforme de la garde à vue (qui n'est qu'une mise en conformité avec le droit européen), le RSA (même si ce n'est qu'un palliatif temporaire qui ne résout rien), la fusion ANPE-ASSEDIC (qui s'imposait mais ne peut fonctionner faute de personnel suffisamment nombreux et compétent)... et puis le Grenelle de l'Environnement qui fut un grand moment, bien qu'incomplet à l'époque et relativement dénaturé par la suite (ça, c'est un bilan dont je m'occuperai l'année prochaine).

D'autres réformes initialement plus ou moins bien inspirées auraient pu être l'occasion de changements intéressants pour le pays mais se sont terminées en fiasco (retraites, universités, collectivités territoriales, Constitution, etc).

Tout le reste me semble, au mieux mauvais, au pire scandaleux ou dangereux. (Ce qui ne signifie pas qu'il aurait fallu faire exactement le contraire, au Centre on réfléchit un peu plus que les gauchistes...)

Et ne parlons pas de la forme, quasiment aux antipodes de la conduite que devrait adopter un Président de la République respectable.

Alors, la question qui se pose à Nicolas Sarkozy, ce n'est pas d'être réélu ni comment (bien sûr, on aurait tort de le croire fini et il pourrait encore faire des étincelles en campagne, profiter d'un contexte particulier pour récidiver, mais autant éviter de penser à une telle éventualité si désespérante...), mais quelle trace il veut laisser dans l'histoire du pays – et du monde...

Il a donc plutôt intérêt à ne pas se contenter de son opération électoraliste sur la dépendance (bah oui il faut récupérer les vieux, c'est eux qui l'ont élu la dernière fois, ils votent beaucoup et à droite, et puis il faut aussi s'occuper du boulevard pour M&M's...) et à se concentrer sur ce qui aurait dû constituer l'essentiel de son action depuis son élection (puisque compétence principale du PR) : les dossiers internationaux. En l'occurrence, il lui reste le G20 (qu'il semblait aborder dans une perspective plutôt intéressante), histoire non pas de rattraper le reste (impossible à ce stade) mais du moins de ne pas finir ce mandat trop pitoyablement et de tenter de revaloriser son image pour laisser une impression correcte sur la scène mondiale... En aura-t-il la capacité et la volonté ?

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