Je ne crois pas au rassemblement des écologistes...
... mais je crains que ce ne soit la seule option pour enfin faire prendre en compte (et résoudre) les problématiques majeures auxquelles nous sommes confrontés mais qui restent ignorées par les autres courants politiques. J'ai déjà parlé longuement des écologistes, et je continuerai, donc je ne vais pas trop m'appesantir pour cette fois.
Le premier des écueils est que leurs convictions portent sur des éléments bien particuliers (dans le domaine environnemental), pour partie relativement indépendants des autres sujets politiques et pouvant donc coexister avec divers autres courants d'idées dont les positions ne sont pas toujours compatibles entre elles : en caricaturant, il y a des écologistes au centre, à gauche et à droite, qui peuvent se retrouver sur certains sujets mais pas sur tous, et il est illusoire de croire que tous pourraient élaborer et approuver un projet global unique. Notons aussi que même pour les sujets de prédilection, il peut y avoir des divergences (par exemple au sein des énergies renouvelables, certains ne veulent pas entendre parler des éoliennes).
Par ailleurs, même en cas d'accord, malgré les progrès de la sensibilisation de la population ces dernières années (même en faisant abstraction du greenwashing), les écologistes seuls ne seraient pas assez puissants électoralement pour accéder au pouvoir ou peser suffisamment dans une coalition, donc il faudrait qu'ils agrègent d'autres courants d'idées ; or ce n'est pas satisfaisant actuellement. D'une part, il y a un blocage culturel réciproque avec les centristes (qui seraient les partenaires les plus judicieux, car ils cherchent une alternative aux politiques néfastes de droite et de gauche, mais aussi parce que les points communs et les compatibilités sont étonnamment nombreux, j'y reviendrai une autre fois) : ils ne comprennent rien au développement durable, tandis que de nombreux écologistes restent enferrés dans leur clanisme agressif et leurs utopies gauchistes. D'autre part, les écologistes sont déjà acoquinés avec des mouvances extrêmement dangereuses pour la société républicaine (pédagogistes, régionalistes, communautaristes divers, luddites et autres technophobes, mystiques variés, etc) et cela a de quoi refroidir tous les enthousiasmes...
Il faut ajouter le fait que (comme chez les centristes) la tâche est également compliquée par tous ceux qui se présentent, ou sont présentés, comme écologistes, alors que cela ne correspond pas à leurs convictions ou leurs idées.
Au cours des prochaines semaines je vais poursuivre la publication de diverses réflexions issues de cette aventure politique depuis 2007 et des nombreuses discussions et lectures qui m'ont nourri, mais je ne vois pas d'issue raisonnable ni porteuse d'espoir à l'horizon...
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