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ataraxosphere
6 janvier 2011

Pas de Valls-hésitation sur les 35h : c'est libéral !

Rien à faire dans ce pays, on n'arrive pas à débattre des vrais sujets… il faut que tout le monde s'excite sur des polémiques ridicules et instrumentalisées. Enfin bon, ça met (encore plus) la pagaille dans l'UMPS, on ne va pas trop se plaindre =p Déplorons tout de même que les échanges monologues ne volent pas bien haut, on entend parler de dogmes et d'archaïsmes, alors qu'aux dernières nouvelles il est encore permis d'avoir des convictions et de défendre des positions quand elles sont attaquées, certes il faut s'adapter au contexte du présent, mais on ne voit pas pourquoi on devrait systématiquement renoncer à quelque chose que l'on estime pertinent (et on pourrait d'ailleurs retourner la pique : les défiscalisations ou le libre-échange seraient également des dogmes – super, ça fait vachement avancer le débat…), pourquoi il faudrait par principe brûler ce que l'on a construit, pourquoi des choix anciens seraient par nature obsolètes (quid de l'abolition de l'esclavage ou de l'indépendance des femmes ?)… Bref, degré zéro de l'argumentation. Et on voudrait appeler ça une démocratie, pfff.

Sur le fond, il n'y a pas de quoi s'enferrer dans des cogitations interminables : 35 heures hebdomadaires cela ne désigne pas une durée de travail fixe et imposée mais simplement un seuil à partir duquel les heures sont mieux payées (et un plancher pour définir le temps plein), rien n'empêche de faire des heures supplémentaires (tout comme de faire des contrats à temps partiel ; bref c'est donc bien libéral) et cela n'a aucun sens de parler de détricotage ou d'assouplissement puisque c'est la valeur légale (applicable partout dans le pays) ET C'EST TOUT. Le reste, c'est de la cuisine : niveau de la bonification, plafond hebdomadaire, plafond annuel, et patati et patata. Comme pour les retraites, on passe à côté de la vraie problématique de l'emploi (et parallèlement l'organisation des temps de travail dans la journée, dans la semaine, dans l'année, dans la vie). Laissons de côté le coût du travail et la compétitivité, pour l'instant.

En fait, pas besoin de me fatiguer à en rajouter une couche, d'autres ont très bien fait le boulot (notamment en ce qui concerne les conséquences d'une modification des paramètres actuels). Je vous renvoie donc chez Nicolas, L'Hérétique et Frédéric de Demsf.

Si je m'abstiens de poursuivre c'est aussi en raison de la confusion qui règne au niveau des chiffres : personne ne prend les mêmes données (sources ; années ; périmètre : prise en compte ou non des temps complets ou partiels, salariés ou fonctionnaires ou autres, individus ou entreprises ou pays ; prise en compte de la productivité ; etc) et personne ne sait analyser et commenter les données (ça n'a aucun sens de tirer des conclusions à partir d'une comparaison basée sur un seul critère alors que des tas d'autres facteurs sont intervenus et que de manière générale une corrélation statistique n'est PAS une preuve de relation de causalité). Grande confusion également au niveau des perceptions : chacun voit ce qui l'arrange alors que la réalité est plurielle, ainsi par exemple les objectifs initiaux de cette mesure (erronés ou non, là n'est pas le sujet) étaient à la fois de créer des emplois (par le partage du volume global de travail, mais aussi par le soutien à certaines entreprises), d'augmenter implicitement les salaires (même s'il y a parfois eu ensuite une stagnation plus ou moins durable, cela relève d'accords distincts) et de libérer du temps pour faire autre chose (évidemment cette stupide société nombriliste n'a retenu que ça ; par ailleurs il ne s'agit pas forcément de loisirs). Quant aux coûts, d'une part ils ne sont pas problématiques par principe (une mesure est rarement neutre, faut-il pour autant s'abstenir de toute action ? dès lors, c'est le financement ou son absence qui importent, c'est indépendant du jugement sur la mesure elle-même) et d'autre part ils ne sont pas intrinsèquement liés à la modification du seuil légal (mais à des choix délibérés de mesures d'accompagnement).

Pour terminer, je ne résiste pas au plaisir de rajouter cette intervention d'un célèbre un trublion médiatique (qui sait aussi se montrer très posé selon les circonstances).



Jean-Luc Mélenchon
envoyé par BFMTV. - L'actualité du moment en vidéo.

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Commentaires
F
http://www.franceculture.com/emission-les-controverses-du-progres-faut-il-enterrer-les-35-heures-2011-01-28.html
F
D'abord ça fait plutôt une douzaine d'années, ensuite ils ne s'expriment pas forcément sur le vif sans avoir mené ce réexamen (il peut très bien conduire à une conservation de la même position!), enfin et surtout, avec ce genre d raisonnements on pourrait légitimer ceux qui demandent de revoir l'abolition de la peine de mort au vu de l'accroissement de certains crimes et de l'engorgement des prisons... <br /> Pour l'anathème, c'est vrai, mais lorsqu'on a évolué, à un moment il faut prendre ses responsabilités si on n'a plus beaucoup de points communs avec ses camarades et l'histoire de son parti... pour une fois ça changerait des reniements et des trahisons pour des places, enfin on assisterait à une mobilité pour cause d'évolution idéologique assumée ! <br /> Comme je l'ai dit, ses motivations m'importent peu (on peut très bien défendre un truc intéressant pour de mauvaises raisons, c'est le truc qui compte), mais là sa démarche est minable. Comme l'ont expliqué de nombreux intervenants médiatiques (politiques ou syndicaux) qui connaissent le droit du travail, ses propos SONT sans fondements (et montrent que soit il n'y connaît rien - bonjour la crédibilité -, soit il est uniquement dans l'instrumentalisation et la démagogie sans la conviction qui aurait pu "effacer l'ardoise"). En effet, soit il parle du chiffre lui-même et alors il n'y a pas d'assouplissement possible, la valeur du seuil légale est un chiffre unique, soit on le garde soit on le change, on ne peut pas faire les deux en même temps ; soit il parle de durée du travail et de flexibilité (avec les heures supplémentaires) et dans ce cas, d'une part c'est relativement indépendant de la valeur du seuil elle-même et surtout d'autre part cela a déjà été amplement fait par l'UMP ces dernières années donc son propos est caduc là aussi !
N
Florent<br /> Lorsque tout le monde fait le même choix à un moment donné et que personne ne songe même à le réinterroger 20 ans après, j'appelle cela de la pensée unique !<br /> On peut tout à fait camper sur ses positions et ne pas jeter l'anathème sur ceux qui pour une raison ou une autre ont évolué.<br /> D'ailleurs, je n'ai pas pris position pour ou contre les 35 heures, je dis simplement, comme toi d'ailleurs, que le sujet ne mérite pas des avis tranchés.<br /> Quand à la sortie de Valls, il me semble un petit peu facile de prétendre qu'il ne l'a faite que par calcul politique et qu'elle ne correspond pas à une conviction !...on peut penser qu'il a tort mais ce n'est pas une raison pour le discréditer en prétendant que ses propos sont sans fondement et qu'il instrumentalise le sujet...en disant cela tu es, comme les membres du PS, dans le procès d'intentions !...me semble t'il ;)
F
http://videos.tf1.fr/infos/invite-politique-barbier/lci-jean-luc-melenchon-est-l-invite-politique-de-christophe-barbier-6215420.html
F
http://www.rtl.fr/emission/rtl-eco/ecouter/salaires-et-35h-7648610783<br /> <br /> http://www.rtl.fr/emission/le-journal-economique/ecouter/les-grosses-pme-meurent-en-france-7648887612<br /> <br /> http://www.rtl.fr/emission/face-a-face-aphatie-duhamel/ecouter/le-face-a-face-aphatie-duhamel-que-faire-des-35-heures-7648724358
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