Les chômeurs sont-ils des parasites ? (L'emploi n'est pas près de s'améliorer...)
Bien sûr que non ! S'ils perçoivent des allocations, c'est qu'ils ont
cotisé auparavant lorsqu'ils travaillaient, tout ceci est donc
parfaitement légitime (moyennant une recherche active d'emploi ou une
formation, évidemment).
Plus problématique est la situation des personnes en fin de droits (des
centaines de milliers de personnes dans peu de temps) ou de celles qui
n'ont encore jamais travaillé : les jeunes (n'ayant, de plus, pas droit
au RSA avant 25 ans). Sans aucune ressources, comment cette population
est-elle censée subsister ? Mutisme de la classe politique - et
apparemment de la société...
C'est pourtant une question structurelle en ce qui concerne les jeunes
: a priori, on ne trouve pas un emploi dans la semaine qui suit la fin
des études... Sachant que souvent, la dernière année d'études se
termine par un stage, il faut en quelques mois obtenir des résultats,
rédiger le rapport et réaliser la présentation permettant la validation
du diplôme - difficile dans ces conditions de chercher en même temps un
emploi pour éviter la lacune temporelle à la suite de son obtention, ni même de trouver un contrat qui débute pile au bon moment...
Pourtant, silence radio sur ces aspects.
S'y ajoutent les sempiternelles absurdités du marché du travail : de
nombreuses entreprises ne publient pas d'offres d'emploi malgré leurs
besoins et celles qui ont la présence d'esprit de le faire exigent une
expérience de x années (souvent plus de deux - on se demande par quel
processus magique elles s'imaginent que les gens sont censés acquérir
la première, voire la deuxième...) sur le poste (alors qu'elles se
vantent parfois d'être "leader" ou "uniques" dans leur domaine
d'activité). Ou encore lorsqu'un titulaire d'un diplôme à bac+5 postulant
sur une offre de poste de technicien se fait refouler même si l'offre
n'est toujours pas pourvue plus d'un mois après sa parution (voire après la date initialement prévue pour le début de l'activité) et même s'il précise n'avoir
aucune exigence salariale, justifie d'une expérience et d'une
compétence dans le domaine et d'un intérêt réel pour le poste... A l'autre bout de la chaîne, ne parlons même pas des "seniors" quinquagénaires (qui eux, ont bien la fameuse expérience) : si on peut à la rigueur comprendre les hésitations face au recrutement d'une personne de 59 ans, comment expliquer la mise au rebut dès 50 ans ? Embaucher quelqu'un pour huit ou dix ans ce n'est pas du long terme peut-être ? Surtout comparé aux sacro-saints résultats trimestriels et autres tourbillons court-termistes qui constituent désormais l'ordinaire de la gestion d'entreprise.
Si
certaines logiques existent, elles échappent au sens commun...
Alors avant de stigmatiser les inactifs (qui sont bien loin d'être tous
des tire-au-flanc), il faudrait peut-être se poser quelques questions
de bon sens...