Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ataraxosphere
26 janvier 2010

Peut-on encore faire confiance aux médias ?

Ce sujet a déjà été abondamment traité, en particulier par Jean-François Kahn depuis longtemps et encore récemment dans un livre co-écrit avec deux autres journalistes. Mais au-delà des problèmes de manque de moyens, d'instantanéité, de panurgisme, de connivences diverses ou d'autocensure très répandus, se posent deux questions essentielles : celles de l'objectivité et de la compétence des journalistes. Certes il existe encore de vrais journalistes qui vont chercher l'information à la source (le cas "extrême" étant le reporter qui enquête sur le terrain à la manière d'un détective) pour la transmettre au public (les médias sont d'abord et surtout des relais). Mais la plupart ne sont plus aujourd'hui que des gratte-papier - ou plutôt désormais des tape-clavier - qui ne font que recopier des dépêches (AFP ou Reuters essentiellement) et des communiqués de presse (notamment gouvernementaux...), qu'ils ne comprennent parfois même pas ni ne vérifient (en témoignent les confusions fréquemment constatées sur les noms propres, certains chiffres ou sujets techniques) ; ou alors ils se bornent à exprimer des opinions (et non des informations) au travers d'éditoriaux ou pseudo-articles d'analyse (qui sont en fait des tribunes) qui alignent les lieux communs et les leçons dogmatiques du "camp" qu'ils promeuvent (directement ou par ricochet via leurs propres convictions individuelles). A la discutable simplification à outrance qui prévaut (pour des raisons de rapidité, d'accessibilité/vulgarisation, et d'autres moins avouables...) s'ajoute l'incompétence sur la plupart des sujets, techniques ou politiques. J'en ai fait l'expérience ces dernières années avec trois dossiers que je maîtrise ou que je connais bien pour les avoir vécus de l'intérieur : les OGM, la crise du monde de la recherche et de l'enseignement supérieur (notamment universitaire), le Mouvement Démocrate. Dans ces trois cas, outre sa partialité quasi-constante, l'information disponible dans les médias "principaux" (écrits et audio-visuels) est incomplète, approximative voire carrément fausse (et pas toujours délibérément). Des médias pluralistes et sérieux sont pourtant l'une des conditions fondamentales de la démocratie : sans information fiable, pas de débat ! (et des votes sans aucune valeur donc des élections nulles)

Publicité
Commentaires
V
.... l'article me parait bien et fiable .<br /> mais il faut avouer que quelques fois les medias sont tres fiable et ne censure pas ... car ils savent que dans les pays democratique la censure et certaine fois passible d'une amande ...
F
http://www.dailymotion.com/video/xj11vf_troussage-de-domestique-panurgisme-et-pensee-unique-selon-j-f-kahn_news
F
http://www.lepost.fr/article/2010/12/06/2330904_interview-de-cohn-bendit-contre-sens-grossier-sur-le-site-du-monde.html
F
@ Nicolas : merci pour ton commentaire qui n’est effectivement pas vraiment en contradiction avec mon point de vue ^^ <br /> <br /> 1- La responsabilité des “journaux” gratuits et de leurs lecteurs joue sans doute en partie, mais ne saurait tout expliquer ; d’ailleurs les difficultés de la presse étaient bien antérieures à l’apparition de ces feuilles de choux (que je ne prends que rarement, lorsque j’ai besoin de papier pour emballer des épluchures ou finir de remplir des colis postaux ; ils n’ont guère d’autre intérêt étant donné qu’ils ne contiennent que de la publicité et des extraits de dépêches d’agence recopiés ou paraphrasés, avec des fautes d’orthographe en prime). J’achète (en kiosque) régulièrement Marianne, parfois quelques autres hebdomadaires ou quotidiens (mais peu pour ces derniers, car c’est de l’argent gâché). J’ai mentionné le problème de manque de moyens dans mon petit billet et il est certain qu’il faut trouver des moyens de permettre aux médias de vivre et aux citoyens d’accéder à l’information ; pour autant, cela ne justifie pas la qualité exécrable des médias actuels. (au passage, il est difficile de parler de tout à la fois, la situation - et les impacts - ne sont pas les mêmes pour la télé ou la PQR...) <br /> <br /> 2- Je suis d’accord avec les excès de la posture si elle est poussée à l’extrême et constitue le corps de l’argumentation (sans être relayée par de réels éléments de fond). Mais je crois que Kahn ne dit pas autre chose, en fait il critique plus le fait que les médias ou les journalistes s’affirment neutres alors qu’ils sont (généralement - et c’est de notoriété publique) partisans (pas toujours délibérément ni en relation avec un parti, mais simplement en exprimant leurs propres convictions). La question de la distinction entre information et opinion est en effet au coeur du problème dans notre pays. Quant à Marianne, il est évidemment engagé, mais c’est explicite, et à ma connaissance le contenu découle en grande partie d’enquêtes à la source ou d’analyses documentées (je reconnais une baisse - préoccupante - de la qualité depuis le départ de Kahn ; ainsi que des “unes” tapageuses qui peuvent agacer, mais il ne faut pas s’arrêter à ça... ). De toute façon rien n’empêche de conserver un regard critique et de confronter les points de vue avec d’autres (heureusement!). Le problème avec Le Monde, c’est qu’il se présente comme objectif et use souvent du TINA ; tout le monde n’a pas ton recul lorsqu’il lit ses éditoriaux. Je ne vais pas détailler la démarche de Marianne, mais ce n’est pas du tout la même approche des choses... Tu touches enfin une question de fond : mais le problème ne se réduit pas à des divergences d’opinions, il comprend également des négligences, des incompétences, des erreurs voire des mensonges (sur certains sujets on *sait* que les conséquences de telle ou telle mesure sont néfastes et pourtant les mêmes inepties continuent à être colportés) (sans préjuger des motivations et sans faire de procès d’intention, cela inclut le relais quasiment “textuel” des informations ministérielles qui sont pourtant présentées de manière fallacieuse, j’ai des exemples récents à l’appui). <br /> <br /> 3- Je ne suis pas d’accord, sur les faits l’objectivité peut - et doit ! - exister ; et sur leur interprétation, analyse, commentaire, etc... eh bien il reste toujours possible d’exposer les différentes opinions existantes et non d’en imposer une seule aux citoyens (souvent d’ailleurs comme s’il n’y en avait aucune autre). C’est un sujet que je veux traiter depuis longtemps sur ce blog mais je ne sais pas par quel bout le prendre... <br /> <br /> Encore une fois, il ne s’agit pas de jeter la pierre aux journalistes (parmi lesquels beaucoup travaillent dur, à défaut de travailler bien), mais de souligner un problème réel et grave - et leur responsabilité dans un certain nombre de cas (négligences, parti-pris évident, etc).
F
un autre bon article : <br /> <br /> http://democratienanterriennesociete.blogspot.com/2010/01/ne-croyez-jamais-la-presse-generaliste.html<br /> <br /> (Nicolas, je te réponds dans peu de temps)
Publicité
Derniers commentaires
Publicité