Les PME sont-elles un modèle économique pertinent ? (Divagations économiques 5/7)
Bon d'habitude je n'aime pas écrire des trucs en l'air mais quand
je vois le niveau de ce que les autres publient je ne vais pas me
gêner, alors c'est parti mon kiki, en avant pour une série décapante...
En intégrant le Mouvement Démocrate il y a deux ans, j'ai constaté que les PME étaient souvent au coeur de son discours économique et qu'on n'avait de cesse d'y louer leurs performances et leur intérêt. Si je comprends très bien l'attrait de ces structures (à taille humaine, souvent issues d'une démarche volontaire et créatrice d'un entrepreneur, bref un modèle entreprenarial à l'opposé du modèle managérial et financier qui prévaut dans les grandes entreprises, etc), j'ai quelques réserves sur leur pertinence, au moins en tant que modèle universel généralisé. Notamment à cause des effets d'échelle et de seuil.
Une grosse structure réalise des économies d'échelle, par exemple vis-à-vis des services administratifs et comptables. Mais après tout des PME peuvent s'associer pour fonctionner avec un cabinet indépendant qui joue le rôle de plateforme.
Plus problématique est le secteur de la recherche & développement : il nécessite de gros investissements, parfois de très lourds dispositifs matériels et humains (particulièrement dans le domaine scientifique), toutes choses me semblant difficiles à réaliser pour une petite structure. De plus, étant souvent spécialisées, de telles structures sont plus vulnérables à l'évolution de la conjoncture.
Par ailleurs, la proximité fréquente des PME avec leurs clients ne facilite pas leur autonomie : elles sont moins enclines à leur déplaire même lorsque cela s'avère nécessaire... C'est notamment le cas pour la transition vers une société respectueuse de l'environnement avec la prise en compte des défis énergétiques et autres. Sur ce point, contrairement aux idées reçues, les PME sont souvent en retard sur les grandes entreprises (malgré le problème du green-washing). Hormis évidemment les PME qui se sont résolument engagées dans le développement durable, les technologies vertes qui devront assurer notre avenir...
Enfin, les PME ne sont pas a priori un modèle de collégialité et de démocratie. J'ignore si elles comportent un conseil d'administration, mais je sais que souvent les employés n'y disposent pas d'un comité d'entreprise et y sont encore moins syndiqués que dans les autres secteurs.
Alors, les PME sont-elles condamnées à errer entre faiblesse, démagogie et autoritarisme ? Il me semble que des solutions pourraient venir de modèles tels que les coopératives, parmi lesquels les SCOP que Françoise estime tant.