Une bonne idée de Nicolas Sarkozy ?
C'est un article d'un de nos brillants camarades, François-Xavier Pénicaud (dans le Rhône) qui me permet d'aborder à nouveau ce sujet qui me trotte dans la tête depuis l'été dernier (et même bien plus longtemps que ça) : l'intéressement des salariés (qu'ils reçoivent une partie des bénéfices de leur entreprise en plus de leur salaire fixe).
Je vous encourage vivement à visiter son nouveau blog et à commenter ses articles.
Voici le commentaire que j'ai posté.
Il y a en France (comme ailleurs sans doute, mais c'est particulièrement marqué dans ce pays) une profonde incompréhension, extrêmement néfaste, entre, simplifions, les entrepreneurs et les employés. L'une de ses explications (mais pas la seule) réside dans la méconnaissance du rôle et de la vie des uns et des autres. Ainsi, de ce patron italien qui a augmenté le salaire de ses employés après avoir essayé de vivre avec une paye du même montant qu'eux et n'y étant pas parvenu. Ainsi, de ces salariés improvisés autogestionnaires et dépassés par les événements, l'aventure se soldant par un échec.
Il est urgent et fondamental que :
-
d'une part, les employeurs comprennent que les employés sont des
acteurs capitaux de leur entreprise (au même titre que les
investisseurs), ne sont pas des variables d'ajustement et ont droit à
la fois à des conditions de vie décentes et à une partie additionnelle
des bénéfices de cette entreprise lorsqu'elle prospère (cela ne
pourrait d'ailleurs qu'être bénéfique en termes de productivité),
-
d'autre part, les employés comprennent que les employeurs ne sont pas
que des exploiteurs, que la création et la direction d'une entreprise
nécessite du courage et peut être source de nombreux tracas, consomme
beaucoup de temps et d'énergie (souvent bien plus que leur propre
présence sur les lieux), qu'il y a d'autres acteurs indispensables tels
que les investisseurs (entre autres).
Pour réagir plus
directement à [s]on propos, il me semble que les deux types
d'intéressement ne s'excluent pas mutuellement et sont même
complémentaires. Ainsi pourrait-on envisager :
- une part fixe et
égalitaire qui assurerait la justice (participation aux bénéfices dont
on a contribué à l'accroissement) et la cohésion (rétribution de
l'effort collectif)
- et une part modulable en fonction des
performances (pouvant comporter une composante individuelle et une
composante collective par exemple au niveau des équipes), car le
mérite, ce n'est pas une fiction.