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ataraxosphere
7 août 2007

A quoi joue Serge Dassault ?

D'après l'hebdomadaire Marianne (n°537 p.12), le sénateur UMP Serge Dassault a proposé un amendement au "paquet fiscal" du gouvernement : la participation aux bénéfices des entreprises serait divisée en trois tiers, un pour les actionnaires, un pour l'entreprise, un pour les salariés. La majorité UMP a voté contre et le PS a voté pour. Cette mesure de partage est très intéressante et il vraiment dommage que les élus UMP l'aient rejetée.

Serge Dassault est un ultralibéral agressif (selon ses propres termes) presque caricatural si l'on en croit un entretien sur RTL daté de 2004. Sans sombrer dans le manichéisme et les clichés, on peut donc se demander pourquoi il a proposé une loi qui non seulement s'immisce dans la gestion des entreprises mais en plus consiste à soustraire des richesses aux actionnaires et aux dirigeants pour mieux les répartir entre l'ensemble des acteurs.

D'après Thibault cet apparent paradoxe peut s'expliquer par la volonté affichée de Serge Dassault de décomplexer l'argent (via, entre autres, l'intéressement des salariés). Mais après tout, peut-être n'est-il pas important que de bonnes mesures soient proposées (à défaut d'être adoptées en l'occurrence) pour de mauvaises raisons...

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Commentaires
F
Je suis peut-être parano mais je vois quand même deux objections à cette mesure qui m'avait semblé si intéressante : <br /> - le tiers accordé aux actionnaires n'est-il pas énorme, plus élevé que ce que leur donnent déjà les entreprises ? (j'ai une préférence pour une division en 25/50/25, libre ensuite à l'entreprise de décider si elle veut distribuer encore une partie de ses 50%)<br /> - ce mode de rémunération additionnel ne serait-il pas la porte ouverte à une diminution (voire une disparition) programmée du salaire minimum ? ce qui serait inacceptable (chacun doit avoir la garantie de vivre décemment de son travail) et potentiellement très grave (en période de difficultés pour l'entreprise...)
F
Ave l'intéressement des salariés, l'avantage c'est qu'ils pourraient presque voter leur propre licenciement afin de dégager plus de bénéfices sur leurs actions...Je pense que tous les actionnaires en rêvent !
F
moui ok<br /> <br /> (oh je n'avais pas percuté mais ma tournure de phrase est un peu ambiguë, je ne voulais pas te faire dire qqch que tu n'avais pas dit...)<br /> <br /> mais avec cet intéressement "sec" ils ne participent pas à la stratégie... tout au plus peuvent-ils avoir envie/intérêt d'être plus productifs. ce qui est cohérent avec son objectif en effet<br /> <br /> quoi qu'il en soit il reste l'aspect normatif (passage par la loi) qui peut interpeler
T
Si Serge Dassault pense intimement que la libéralisation des marchés permet la croissance du pays et le plein emploi, il peut défendre en une vision selon laquelle les salariés ont également intérêt à créer de la croissance. <br /> Dans sa vision, partager les bénéfices du travail permet d'impliquer les salariés dans la stratégie d'entreprise.<br /> <br /> Du moins, cela ne me paraîtrait pas incohérent.
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