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ataraxosphere
28 mai 2007

Service minimum et droit de grève

Chers amis, pour aller travailler, je prends le RER et le bus tous les jours. Notre gouvernement entend établir un service minimum dans les transports. Il est vrai que c'est très agaçant de patienter longuement sur les quais dans l'espoir qu'un train passe. Mais tenez-vous bien, un train finit toujours par passer ! Depuis mon adolescence, j'ai toujours pris les transports et même en cas de grève j'ai toujours réussi à aller là où je voulais. Le service minimum existe déjà.
En revanche il est peut-être mal organisé et c'est avec les syndicats qu'il faut préparer ce service minimum mais de qualité maximum. Par exemple quand la SNCF fait grève, le RER B est affecté au Nord. Mais je rappelle que pour beaucoup de  gares de la branche Roissy, il y a des bus qui les desservent (les bus de la CIF et de la RATP, les Roissybus) et ce au départ de Paris ou d'une station de métro de banlieue. Ne vaudrait-il pas mieux concentrer les quelques chauffeurs de train disponibles sur les liaisons où les trains sont plus rares... et supprimer les arrêts bien desservis par ailleurs (La Plaine, La Courneuve, Roissy 1 et 2)? En tous les cas, c'est un débat qui doit avoir lieu à la SNCF et non pas à l'Elysée. Quant à la RATP, je n'ai jamais connu un réseau complètement éteint, il ne faut pas exagérer.
En revanche, ce que je crois, c'est qu'on devrait forcer les employeurs à accepter que les jours de grève, les salariés puissent arriver en retard sans qu'ils soient pénalisés ou qu'ils aient à rattraper le temps perdu. C'est ce qui se pratique dans mon lycée, où mes deux proviseures ont toujours fait preuve de compréhension.
Quant au droit de grève, acquis chèrement, il doit être défendu et on ne devrait pas même oser l'amender. Je rappelle que pour nous enseignants et personnels de la fonction publique (je ne sais pas s'il en est de même partout), une journée de salaire nous est retirée pour un jour de grève. Et croyez-moi, quand nous faisons grève, c'est parce que nous pensons que c'est justifié. Se faire retirer 70€ par jour de grève (à mon échelon), c'est beaucoup et nous ne renonçons pas à cette somme de gaieté de coeur. Pourtant, quand l'avenir de mes élèves est en jeu, je n'hésite pas longtemps, si j'ai un espoir de faire plier le gouvernement. Nous avons gagné avec le retrait du CPE mais j'en ai payé le prix...

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Commentaires
F
J'ajouterai que ce n'est pas seulement agaçant de ne pas pouvoir prendre son moyen de transport pour aller travailler ! Cela a des conséquences sur le fonctionnement des entreprises et donc de l'économie, c'est un risque pour le salarié vis-à-vis de sa hiérarchie, et cela a effectivement un coût financier important (perte de salaire) ce qui peut être tragique pour quelqu'un qui a du mal à joindre les deux bouts... <br /> <br /> Plus globalement, le problème de la grève se pose pour les professions où elle a des conséquences non seulement pour l'entreprise concernée, mais aussi pour le reste de la société, avec parfois de graves implications... Est-ce à dire que dans certains métiers, on n'a pas le droit de faire grève ? (*) Le personnel hospitalier doit-il tout accepter sans avoir le droit de protester ? Il est évident que non, le droit de grève doit être garanti pour tous, mais il faut l'aménager, réfléchir à la fois à son organisation et à sa prévention. <br /> <br /> Prendre en compte l'organisation, particulièrement dans le domaine des transports avec l'enjeu du service minimum. Au-delà des redéploiements évoqués dans ce message, on peut aussi imaginer un système de concentration de la présence sur de courtes périodes (par exemple 6h30-8h30 et 17h30-19h30 ; pourquoi pas avec des équipes différentes entre le matin et le soir) et un trafic nul le reste du temps : ainsi la contestation peut s'exprimer et les autres salariés gardent la possibilité d'aller travailler, leur liberté n'est pas entravée (si le but des grévistes est de causer une gêne et donner une visibilité à leur mouvement, on peut considérer qu'elles ont bel et bien lieu...). <br /> <br /> Et effectivement, ces questions d'organisation doivent être négociées entre patronat et syndicats (et éventuellement des élus locaux), l'Elysée n'a pas à s'en mêler. <br /> <br /> Mais je pense que la question principale est celle de l'anticipation. On devrait d'abord se soucier de faire en sorte d'éviter d'en arriver là, mettre en place des dispositifs de négociations (qui d'ailleurs existent déjà et ne fonctionnent pas si mal), inventer de nouvelles solutions... Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas se préoccuper du cas où il y a effectivement grève (puisque dans les faits cela existe), mais l'accent doit être mis sur la prévention, au lieu de braquer les projecteurs sur ce sujet épidermique, tendant à monter les gens les uns contre les autres, ce qui à mes yeux n'est rien d'autre que du populisme. <br /> <br /> Reconnaissons que certains syndicalistes ont une attitude détestable et que certains syndicats ont (eu) un comportement borné, inutilement conflictuel. Mais reconnaissons aussi que lorsque des mesures néfastes pour les salariés sont proposées ils n'ont pas forcément d'autre moyen pour s'y opposer (et que les grèves à répétition sont parfois tout simplement dues au fait que ce sont toujours les mêmes mesures qui reviennent, malgré leur retrait quelques mois auparavant). La provocation ne vient pas toujours de là où l'on croit... <br /> <br /> -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------<br /> (*) Question subsidiaire : la capacité de revendication (et d'obtenir satisfaction) des salariés doit-elle être proportionnelle à leur pouvoir de nuisance ? Il y a là matière à réflexion, sur plusieurs points...
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