Service minimum et droit de grève
Chers amis, pour aller travailler, je prends le RER et le bus tous
les jours. Notre gouvernement entend établir un service minimum dans
les transports. Il est vrai que c'est très agaçant de patienter
longuement sur les quais dans l'espoir qu'un train passe. Mais
tenez-vous bien, un train finit toujours par passer ! Depuis mon
adolescence, j'ai toujours pris les transports et même en cas de grève
j'ai toujours réussi à aller là où je voulais. Le service minimum
existe déjà.
En revanche il est peut-être mal organisé et c'est avec
les syndicats qu'il faut préparer ce service minimum mais de qualité
maximum. Par exemple quand la SNCF fait grève, le RER B est affecté au
Nord. Mais je rappelle que pour beaucoup
de gares de la branche Roissy, il y a des bus qui les desservent
(les bus de la CIF et de la RATP, les Roissybus) et ce au départ de
Paris ou d'une station de métro de banlieue. Ne vaudrait-il pas mieux
concentrer les quelques chauffeurs de train disponibles sur les
liaisons où les trains sont plus rares... et supprimer les arrêts bien
desservis par ailleurs (La Plaine, La Courneuve, Roissy 1 et 2)? En
tous les cas, c'est un débat qui doit avoir lieu à la SNCF et non pas à
l'Elysée. Quant à la RATP, je n'ai jamais connu un réseau complètement
éteint, il ne faut pas exagérer.
En revanche, ce que je crois, c'est
qu'on devrait forcer les employeurs à accepter que les jours de grève,
les salariés puissent arriver en retard sans qu'ils soient pénalisés ou
qu'ils aient à rattraper le temps perdu. C'est ce qui se pratique dans
mon lycée, où mes deux proviseures ont toujours fait preuve de
compréhension.
Quant au droit de grève, acquis chèrement, il doit
être défendu et on ne devrait pas même oser l'amender. Je rappelle que
pour nous enseignants et personnels de la fonction publique (je ne sais
pas s'il en est de même partout), une journée de salaire nous est
retirée pour un jour de grève. Et croyez-moi, quand nous faisons grève,
c'est parce que nous pensons que c'est justifié. Se faire retirer 70€
par jour de grève (à mon échelon), c'est beaucoup et nous ne renonçons
pas à cette somme de gaieté de coeur. Pourtant, quand l'avenir de mes
élèves est en jeu, je n'hésite pas longtemps, si j'ai un espoir de
faire plier le gouvernement. Nous avons gagné avec le retrait du CPE
mais j'en ai payé le prix...